mardi 3 janvier 2017

« Ciel mes aïeux, quel temps ! Chronique des temps extrêmes au Pays de Châteaubriant depuis le Moyen Âge »

Un livre sur les temps extrêmes de 1400 à 2003

C’est un recueil de « temps extrêmes » présentés dans le cadre historique des grandes évolutions climatiques, de 1400 à 2003. Dans leur très grande majorité, les temps extrêmes concernent les malheurs qui frappent les hommes dans leur chair, dans leurs récoltes, dans leurs constructions : rigueur des hivers froids, sécheresses, tempêtes, orages, inondations…, en définitive tout ce qui constitue les excès météorologiques.
 
Avant l’exploitation des données instrumentales, ces temps extraordinaires sont rapportés par des hommes marqués par leur violence, leur dureté, leur « inhumanité ». Ce sont des temps de crise, perçus, vécus. Avant 1700, beaucoup de données concernent des espaces géographiques qui encadrent notre région. Après 1700, la quasi-totalité des sources sont propres au Pays de Châteaubriant et à ses marges ; elles permettent une vue approfondie de l’ampleur des phénomènes, de leur intensité, de leur durée, et de leurs principales répercussions sur la nature et la vie des hommes. Depuis 1945, nombreux témoignages de personnes vivant dans la région viennent à l’appui des données scientifiques et des présentations des journaux .

En plus de divers documents, Gary Harmer a réalisé douze dessins originaux illustrant un dicton météorologique pour chacun des mois de l’année. Chaque dessin illustre une scène avec un homme et son chien savant connaisseur de dictons.

Le journal "L'éclaireur de Châteaubriant" a réalisé l'interview de l'auteur, Christian Bouvet :

L’Éclaireur : On vous connaît surtout pour vos ouvrages d’Histoire. Pourquoi écrire un ouvrage sur la météo ?
Christian Bouvet : C’est un ouvrage d’histoire, et non de météo. Le climat est une donnée essentielle de la vie des hommes et de la nature. Regardez l’importance prise par les études sur le climat aujourd’hui. Cet ouvrage ne présente pas une histoire climatique générale de la région de Châteaubriant, mais les excès météorologiques que l’on appelle les extrêmes climatiques.
Ce sont eux qui ont le plus de conséquences. Ils concernent surtout les malheurs qui frappent les hommes dans leur chair, dans leurs récoltes, dans leurs constructions : rigueur des hivers froids, sécheresses, tempêtes, orages, inondations… Ils sont ici présentés dans le cadre historique des grandes évolutions climatiques, de 1400 à 2003.
Comment avez-vous recueilli les données et témoignages ?
C’est avant tout un long travail de recherche en archives et dans des recueils de mémoire. Avant 1700, j’ai surtout trouvé des données relatives à des espaces géographiques qui encadrent notre région.
Après 1700, la palette des données concerne le Castelbriantais et elle permet une vue approfondie de l’ampleur des phénomènes, de leur intensité, de leur durée, et de leurs principales répercussions sur la nature et la vie des hommes. Au premier rang figurent les précieuses annotations climatiques écrites par les curés de notre région sur les registres paroissiaux.
À partir du milieu du XIXe siècle, j’ai pu exploiter les données des instruments qui mesurent le temps (température, hygrométrie…). Depuis 1945, de nombreux témoignages de personnes ajoutent à la saveur des récits.
Les caprices de la météo causent des dommages à l’agriculture : avez-vous un exemple à citer ?
Un exemple récent : la sécheresse de 1976. Pour notre région comme dans tout le Nord-Ouest de la France, elle est la plus importante du XXe siècle par sa durée et son intensité. Dans le Pays de Châteaubriant vu du ciel, les campagnes ressemblent à de grands paillassons dans lesquels les bois et forêts apportent leurs taches vertes. Les productions agricoles sont catastrophiques. L’élevage est fortement touché. De plus, les incendies sont nombreux, dont celui qui ravage début août la moitié de la forêt de Domnaiche, en Lusanger.
Un angle d’histoire intéressant à étudier : en 1976, du point de vue religieux, on pratique encore comme autrefois, lorsqu’ils y avaient des pèlerinages pour demander à Dieu de la pluie ou du soleil, par l’intermédiaire d’un saint.
Le 22 juin 1976, plus de 3 000 personnes d’une quinzaine de paroisses viennent implorer saint Clément dans la chapelle qui lui est dédiée, à Saint-Sulpice-des-Landes.
Pouvez-vous nous parler d’une crise météorologique majeure à Châteaubriant ?
L’automne 1708 est pourri, avec des pluies continuelles. Il est suivi de l’épouvantable froid de l’hiver 1709 qui cause de nombreux morts de froid et détruit toutes les cultures. Les temps extrêmes du couple 1708-1709 sont responsables d’une famine effroyable en 1709-1710.
À Châteaubriant même, pendant l’hiver et le printemps 1709, la mortalité est effroyable. Et toute l’année 1710 est marquée par une effarante mortalité qui envoie au cimetière environ 7 % de la population de la paroisse. C’est l’année la plus tueuse du XVIIIe siècle à Châteaubriant.
Si nous ramenons cette donnée à la population en 2016, cela veut dire la mort d’environ 900 personnes en une année ! Apocalyptique !
Autre chose à ajouter à propos de ce livre ?
En plus de divers documents, Gary Harmer a réalisé douze dessins originaux et humoristiques illustrant un dicton météorologique pour chacun des mois de l’année, à partir d’un canevas que je lui ai proposé : un homme, son chien savant, scènes et dictons. Savoureux !
  

Renseignements pratiques



Ouvrage de 208 pages, format (24 x 16 cm). Reliure cartonnée avec couverture pelliculée. Impression noir et blanc, papier mat satin 150 g. Édition : décembre 2016.
 
Prix public : 20 euros. Prix adhérent : 20 euros. Port en sus. Pour avoir des précisions :  Cliquez ici.
 


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