Un livre sur les temps extrêmes de 1400 à 2003
C’est
un recueil de « temps extrêmes » présentés dans le cadre historique des
grandes évolutions climatiques, de 1400 à 2003. Dans leur très grande
majorité, les temps extrêmes concernent les malheurs qui frappent les
hommes dans leur chair, dans leurs récoltes, dans leurs constructions :
rigueur des hivers froids, sécheresses, tempêtes, orages, inondations…,
en définitive tout ce qui constitue les excès météorologiques.
Avant
l’exploitation des données instrumentales, ces temps extraordinaires
sont rapportés par des hommes marqués par leur violence, leur dureté,
leur « inhumanité ». Ce sont des temps de crise, perçus, vécus. Avant
1700, beaucoup de données concernent des espaces géographiques qui
encadrent notre région. Après 1700, la quasi-totalité des sources sont
propres au Pays de Châteaubriant et à ses marges ; elles permettent une
vue approfondie de l’ampleur des phénomènes, de leur intensité, de leur
durée, et de leurs principales répercussions sur la nature et la vie des
hommes. Depuis 1945, nombreux témoignages de personnes vivant dans la
région viennent à l’appui des données scientifiques et des présentations
des journaux .
En
plus de divers documents, Gary Harmer a réalisé douze dessins originaux
illustrant un dicton météorologique pour chacun des mois de l’année.
Chaque dessin illustre une scène avec un homme et son chien savant
connaisseur de dictons.
Le journal "L'éclaireur de Châteaubriant" a réalisé l'interview de l'auteur, Christian Bouvet :
L’Éclaireur : On vous connaît surtout pour vos ouvrages d’Histoire. Pourquoi écrire un ouvrage sur la météo ?
Christian Bouvet : C’est un ouvrage d’histoire, et
non de météo. Le climat est une donnée essentielle de la vie des hommes
et de la nature. Regardez l’importance prise par les études sur le
climat aujourd’hui. Cet ouvrage ne présente pas une histoire climatique
générale de la région de Châteaubriant, mais les excès météorologiques
que l’on appelle les extrêmes climatiques.
Ce sont eux qui ont le plus de conséquences. Ils concernent surtout
les malheurs qui frappent les hommes dans leur chair, dans leurs
récoltes, dans leurs constructions : rigueur des hivers froids,
sécheresses, tempêtes, orages, inondations… Ils sont ici présentés dans
le cadre historique des grandes évolutions climatiques, de 1400 à 2003.
Comment avez-vous recueilli les données et témoignages ?
C’est avant tout un long travail de recherche en archives et dans des
recueils de mémoire. Avant 1700, j’ai surtout trouvé des données
relatives à des espaces géographiques qui encadrent notre région.
Après 1700, la palette des données concerne le Castelbriantais et
elle permet une vue approfondie de l’ampleur des phénomènes, de leur
intensité, de leur durée, et de leurs principales répercussions sur la
nature et la vie des hommes. Au premier rang figurent les précieuses
annotations climatiques écrites par les curés de notre région sur les
registres paroissiaux.
À partir du milieu du XIXe siècle, j’ai pu exploiter les données des
instruments qui mesurent le temps (température, hygrométrie…). Depuis
1945, de nombreux témoignages de personnes ajoutent à la saveur des
récits.
Les caprices de la météo causent des dommages à l’agriculture : avez-vous un exemple à citer ?
Un exemple récent : la sécheresse de 1976. Pour notre région comme
dans tout le Nord-Ouest de la France, elle est la plus importante du
XXe siècle par sa durée et son intensité. Dans le Pays de Châteaubriant
vu du ciel, les campagnes ressemblent à de grands paillassons dans
lesquels les bois et forêts apportent leurs taches vertes. Les
productions agricoles sont catastrophiques. L’élevage est fortement
touché. De plus, les incendies sont nombreux, dont celui qui ravage
début août la moitié de la forêt de Domnaiche, en Lusanger.
Un angle d’histoire intéressant à étudier : en 1976, du point de vue
religieux, on pratique encore comme autrefois, lorsqu’ils y avaient des
pèlerinages pour demander à Dieu de la pluie ou du soleil, par
l’intermédiaire d’un saint.
Le 22 juin 1976, plus de 3 000 personnes d’une quinzaine de paroisses
viennent implorer saint Clément dans la chapelle qui lui est dédiée, à
Saint-Sulpice-des-Landes.
Pouvez-vous nous parler d’une crise météorologique majeure à Châteaubriant ?
L’automne 1708 est pourri, avec des pluies continuelles. Il est suivi
de l’épouvantable froid de l’hiver 1709 qui cause de nombreux morts de
froid et détruit toutes les cultures. Les temps extrêmes du couple
1708-1709 sont responsables d’une famine effroyable en 1709-1710.
À Châteaubriant même, pendant l’hiver et le printemps 1709, la
mortalité est effroyable. Et toute l’année 1710 est marquée par une
effarante mortalité qui envoie au cimetière environ 7 % de la population
de la paroisse. C’est l’année la plus tueuse du XVIIIe siècle à
Châteaubriant.
Si nous ramenons cette donnée à la population en 2016, cela veut dire
la mort d’environ 900 personnes en une année ! Apocalyptique !
Autre chose à ajouter à propos de ce livre ?
En plus de divers documents, Gary Harmer a réalisé douze dessins
originaux et humoristiques illustrant un dicton météorologique pour
chacun des mois de l’année, à partir d’un canevas que je lui ai
proposé : un homme, son chien savant, scènes et dictons. Savoureux !
Renseignements pratiques
Ouvrage
de 208 pages, format (24 x 16 cm). Reliure cartonnée avec couverture
pelliculée. Impression noir et blanc, papier mat satin 150 g. Édition :
décembre 2016.
Prix public : 20 euros. Prix adhérent : 20 euros. Port en sus. Pour avoir des précisions : Cliquez ici.
Prix public : 20 euros. Prix adhérent : 20 euros. Port en sus. Pour avoir des précisions : Cliquez ici.
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