Dernières valises avant expulsion - Billet d'humeur
afp.com/FRANCOIS GUILLOT |
Et déjà, les premières dissonances se font entendre.
Dissonances car s'il faut réduire l'émission des gaz à effet de
serre, il parait quand même opportun de maintenir la construction de
l'aéroport de Notre Dame des Landes. Je vous laisse découvrir ici
les calculs sur l'impact écologique de l'avion sur la couche d'ozone
: http://www.consoglobe.com/aviation-tombe-tete-2348-cg.
Je ne parle même pas des espaces agricoles détruits, de ce bocage
du Nord-Loire qui est menacé (car il y a l'emprise au sol des
bâtiments et des pistes, mais dans 25 ou 30 ans, qu'en sera-t-il
avec les centres commerciaux et les hôtels qui fleuriront partout ?
Et l'actuel aéroport, lui, ne sera pas reconverti en terres
agricoles)
Dissonances également, avec la reprise des expulsions sur le
terrain après une période d’accalmie. Accalmie justement parce que
l'on pensait que la COP21 et les élections régionales feraient en quelque sorte “se décanter”
la situation. Même si sur le terrain, il existe (ou a existé) un
certain nombre de personnes venues des quatre coins du
monde pour des raisons douteuses, cela ne doit en rien
décrédibiliser la lutte de ceux qui se battent pour le maintien de
leur cadre de vie.
Voir à ce sujet, l'article Ouest France du 15 décembre 2015 :
C'est devenu l'un des arguments phares de la campagne de Bruno
Retailleau : obtenir l'évacuation de la ZAD de
Notre-Dame-des-Landes afin de pouvoir mettre en route la construction
du futur aéroport dans la foulée. Le futur président des Pays de
la Loire - il sera élu vendredi - a sans attendre cette
échéance rencontré Manuel Valls ce mardi à 17h30.
Bruno Retailleau a de nouveau
insisté "sur
le rôle essentiel pour le développement et l'emploi en Pays de la
Loire. C'est d'autant plus important dans la nouvelle configuration
territoriale avec des régions françaises et européennes
mastodontes."
Il a demandé que l'Etat montre sa volonté d'évacuer la ZAD le plus
rapidement possible. "Manuel
Valls a effectivement confirmé qu'il souhaitait la construction de
l'aéroport", fait
savoir l'entourage de Bruno Retailleau. L'intéressé ajoute : "Le
Premier Ministre m'a confirmé sa volonté d'engager les travaux. Je
lui ai dit que je serai très attentif au calendrier, qui témoignera
de la volonté et de la capacité du Gouvernement à assurer la
sécurité et la compétitivité des Pays de la Loire."
Dissonances
entre le coût de cet aéroport (environ 581 millions d'euros) et le
montant de la dette de la France, qui continue à filer dans le rouge. En
parallèle on nous mentionne que le maintien de l'aéroport de Nantes
Atlantique coûterait plus cher (là je ne prononcerai pas sur ces
chiffres n'étant pas suffisamment expert, je vous laisse juger avec
l'article suivant : http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2014/02/28/20002-20140228ARTFIG00155-notre-dame-des-landes-faut-il-vraiment-investir-dans-un-nouvel-aeroport.php )
Dissonances
dans le jeu politique avec EELV (Europe-Ecologie les Verts) qui veut à
nouveau se rapprocher du PS (http://www.lepoint.fr/societe/duflot-tend-la-main-a-hollande-pour-batir-une-coalition-avec-ecologistes-et-communistes-15-12-2015-1990158_23.php) comme en 2012 alors que la question de l'aéroport de Notre Dame des
Landes avait été l'une des pommes de discordes (avec l'écotaxe, la
fiscalité sur le diesel...) entre le gouvernement socialiste et EELV.
Dissonances entre le fait que l'on veuille redynamiser le Sud Loire en lui
retirant cette manne d'emplois qu'est l'aéroport de
Nantes-Atlantiques, que l'on va soi-disant redistribuer au nord. Et
concrètement, après la fermeture de Nantes Atlantique, on va faire
quoi pour l'économie qui s'était constituée à proximité ?
Dissonances toujours, entre ce que l'on nous chante depuis des
décennies ("il faut construire cet aéroport car Nantes Atlantique
est saturé"), et la réalité (voir l'article cité plus bas), entre
le global (le tourdion des élus nationaux et nantais qui dansent
toujours sur la même rengaine) et le local (où l'on se rend compte que
personne ne veut de cet aéroport sur le terrain, et que ce projet,
datant des années 1960 n'est plus forcément adapté aux réalités
actuelles)
Je terminerai, en guise d'illustration de mes derniers propos, en citant l'article du journal de la Mée, “Notre
dame des Luttes”, du 7 janvier 2013, très instructif, où il est
question d'un débat public à Saffré (44) sur la construction de
cet aéroport:
En voici quelques morceaux choisis :
http://www.journal-la-mee.fr/3547-notre-dame-des-luttes.html
Thierry Masson, pilote de ligne, a
donné des arguments techniques sur la longueur de la piste, sur le
bruit, sur le nombre de passagers. D’où il résulte que
Nantes-Atlantique n’est pas surchargé, et n’est pas dangereux.
On peut les trouver ici
Par exemple : La France
compte plus de 156 aéroports (475 en comptant les aérodromes),
contre 45 en Allemagne(102 avec les aérodromes) et 160 en
Grande-Bretagne (357 avec les aérodromes)
L’aéroport actuel de Nantes
Atlantique s’étend sur 320 hectares. Sa piste mesure 2 900 mètres
par 45 mètres. Elle permettrait d’absorber 35 avions par heure,
même s’il n’y en a que 10 à 12 actuellement.
Par sa superficie, Nantes
Atlantique a déjà la dimension d’un aéroport international.
En 2011, pour 60 800 mouvements,
l’aéroport a reçu 3,2 millions de passagers. Sa surface est
moitié de celle de l’aéroport Gatwick à Londres, qui, par
comparaison, assure 280 000 mouvements par an et reçoit 31 millions
de passagers, et quasi- égale à celle de l’aéroport de San
Diego, en Californie (USA) qui voit passer annuellement 223 000
mouvements et achemine 17 millions de passagers. L’aéroport de
Genève, qui ne possède qu’une seule piste, accueille 10 millions
de passagers par an, 170 000 mouvements d’avions, et occupe 340
hectares.
En fait, ce qui sature un aéroport ce n’est pas le nombre de passagers mais bien évidemment le nombre de décollages/atterrissages, et sur ce point Nantes Atlantique est passé de 54 858 mouvements en 2007 à 60 800 mouvements en 2011. En suivant cette courbe, Nantes Atlantique devrait atteindre les 200 000 mouvements en 2750 après la troisième apocalypse, quand Nantes sera devenue la capitale du monde.
En fait, ce qui sature un aéroport ce n’est pas le nombre de passagers mais bien évidemment le nombre de décollages/atterrissages, et sur ce point Nantes Atlantique est passé de 54 858 mouvements en 2007 à 60 800 mouvements en 2011. En suivant cette courbe, Nantes Atlantique devrait atteindre les 200 000 mouvements en 2750 après la troisième apocalypse, quand Nantes sera devenue la capitale du monde.
Thierry Masson écrit à François
Hollande : « la sécurité de Nantes Atlantique correspond
aux performances détaillées par des normes les plus strictes
rédigées par l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale
(191 états membres, 1200 compagnies aériennes). Celles-ci, reprises
en France par le Ministère des Transports et la Direction Générale
de l’Aviation Civile, ont classé Nantes Atlantique en catégorie
A, c’est-à-dire sans aucune particularité référencée de type
environnemental, contrainte de survol en tous genres, obstacles,
espaces à particularités type industriel, militaire ou zone à
sensibilités remarquables ».
Quant à moi, faute d'y voir clair, je songe à acquérir un vaste domaine (mais pas à Notre Dame des Landes vu le contexte) pour la culture
du paradoxe, qui me semble être d’un excellent rendement (et qui pousse très vite, même en hiver). A mes concitoyens de Savenay et Saint-Etienne de Montluc : si vous avez un grand terrain de libre, je suis preneur.
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